Je suis sage-femme depuis 2 ans. Lorsque j’étais encore étudiante, alors que j’assistais à un staff rassemblant obstétriciens et sages-femmes, j’ai été très marquée par la remarque du chef de service de l’établissement qui disait cela: »Il est admis que les foetus atteints de trisomie 21 ne doivent pas vivre ».
Ceci reflète l’état d’esprit actuel concernant le dépistage anténatal des anomalies génétiques. Il s’agit d’une réelle traque qui doit conduire inévitablement à l’élimination des foetus porteurs d’une « anomalie grave et incurable » comme le disent les textes de loi.
A-t-on considéré la vie de cet enfant en devenir sans nous cantonner à l’anomalie dont il est porteur?
Lorsque des parents entrent dans le processus du dépistage avec le dosage des marqueurs sériques, en cas de pathologie, ils sont pris dans un engrenage très rapide (amniocentèse puis proposition d’IMG).
Mais avons-nous permis aux parents d’entrevoir d’autres alternatives que l’IMG? Avons-nous seulement pris le temps d’expliquer aux parents la réalité de ce handicap (si l’on considère par exemple le cas de la trisomie 21), les potentiels de ces enfants au-delà de leurs différences, les structures ou associations qui travaillent avec les enfants trisomiques et les accueillent?

(une sage femme)