J’ai vécu une expérience éprouvante au cours d’une deuxième grossesse, voici quelques années.
Lors d’une échographie de routine, le médecin a trouvé mon bébé très petit. J’ai remarqué, dans le compte-rendu d’échographie, qu’il avait en particulier mesuré l’épaisseur de la nuque, observé l’arête du nez et, me semble-t-il, les 5emes doigts des mains. J’ai compris que l’on recherchait quelque chose de précis, sans me le dire.
L’obstétricien, ensuite, m’a incité fortement à faire une amniocentèse, ce que j’ai refusé puisque j’avais entendu dire que cet examen comportait un risque grave pour le bébé. Jusqu’à la fin, on m’a fait faire des échographies tous les mois. Le bébé était toujours trop petit. Et, comme il était en siège, on me faisait remarquer qu’il ne se comportait pas comme la majorité des bébés.
Peu avant l’accouchement, lorsque j’ai demandé très clairement à la sage-femme ce qu’elle en pensait, elle m’a répondu que j’étais une irresponsable et qu’elle ne prendrait pas la peine de me donner son avis puisque j’avais choisi de ne pas faire d’examen supplémentaire et de garder mon enfant coûte que coûte. Au passage, elle m’a parlé du poids que cela pouvait représenter pour la société.
Bref, j’ai finalement dû signer une décharge de responsabilité.
Cependant, au cours de mes nombreux rendez-vous de suivi prénatal, le mot « trisomie 21 » n’a jamais été prononcé, ni écrit. Pourtant, tout devait être clairement consigné dans mon dossier auquel, d’ailleurs, on m’avait interdit l’accès. Et je n’ai malheureusement jamais réussi à le consulter en douce… Le comble, étant, qu’au moment de la naissance, mon mari et moi nous pensions incapables de voir s’il était trisomique ou pas, mais je n’ai pas osé poser la question. Il était, en tout cas, très normalement grand (50 cm). Les jours passant, nous avons finalement compris qu’il était parfaitement normal !
Mais jusqu’au bout tout sera resté culpabilisant, voire accusateur, et en même temps dans le non dit!

(Une non-professionnelle)