Quand j’ai reçu début janvier 2010 un papier m’indiquant que je devrais dorénavant proposer le test sanguin de dépistage de la trisomie 21 dès le 1er trimestre de la grossesse, quelque-chose en moi à dit non immédiatement et j’ai informé mon secrétariat aussitôt que je ne faisais plus le suivi de grossesse au-delà du 2ème mois.
Je ne veux pas participer à cette sélection de race.

Le dépistage a été institué en 1996 et j’ai fait le suivi de grossesse avant et après cette date, et le suivi n’est plus du tout le même depuis cette prise de sang que l’on devait proposer déjà à l’époque au 2ème trimestre de la grossesse, et depuis le progrès des échographies qui fait que la 2ème échographie dénommée: échographie qualitative! est faite essentiellement pour traquer la moindre anomalie du fœtus.

La joie a disparu du suivi car il y a toujours une arrière-pensée: l’enfant est-il normal?
Je considère comme une grande chance d’avoir eu mes enfants avant tout cela car évidemment la peur du handicap existait déjà et elle existera toujours mais on pouvait vivre nos grossesses avec une certaine insouciance, qui est maintenant refusée aux jeunes couples puisqu’on voudrait les rendre responsables du fait de laisser vivre leurs enfants: ils seraient responsables de leur malheur puisqu’ils les auraient laissé vivre!
C’est le monde à l’envers et de l’anti-médecine.

(Une gynécologue)